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Le très célèbre Kitab el Aghani, le livre des chants, atteint sa forme actuelle aux alentours de l’an 960 à Bagdad. Son auteur, le polygraphe Abou al Faraj al Isfahani (Ispahan 897 – Bagdad 967) regroupe dans cette immense compilation en vingt volumes et plusieurs milliers de pages non seulement tous les textes des chansons chantées à l’époque classique abbasside jusqu’à la mort d’Haroun al Rachid (809), mais aussi toutes leurs sources et les circonstances de leur composition, ainsi que des notations sur la mélodie et la musique les accompagnant. Le livre des chants est donc une double source : pour l’histoire littéraire d’abord, puisqu’il regroupe nombre d’informations et d’anecdotes sur les poètes dont les textes sont mis en musique depuis l’époque préislamique, mais aussi pour l’histoire de la musique arabe, puisqu’il met en avant l’histoire de nombreux chanteurs et musiciens et décrit aussi bien les formations qui les accompagnent que leur façon de chanter.